revue gratuite de poésie contemporaine


N°6 Avril 2004 – ISSN 1764-7401

 

 

Mohamed El – Ouahed


 

NOUBA DU HOGGAR



Paysages sublimes, couleurs de l’ocre qui exsude.
Vide absolu ou s’égrène le bruit du silence.
Murmures des friselis du sable en mouvance
Chaudes caresses du simoun, mer de solitude.


Lumière écarlate ou l’ombre fuit ses habitudes
Ciel et glèbe flamboient sur les sentes de l’errance
Et le reg soupir son mirage de nuances
Faste du Hoggar ! romance du tindi en prélude


Tassili seigneur des hommes bleus du désert
Farouches guerriers, poètes au langage disert


Les yeux sont en extase devant tant de splendeur
Tandis que le cœur languide s’enivre de l’oubli
Le temps se meut, s’effrite, le soir pose sa candeur
La nuit annonce la fête de l’Ahaggar en folie .

 

 


Educateur spécialisé, Mohamed El-Ouahed est un poète d’expression française,  également correspondant de presse à fil info France et journaliste ( le Jour d’Algérie). Il a publié dans de nombreuses revues ( Hauteur, Improbable, L’amphitryon, Florilège…etc.) et a remporté divers prix de poésie. Il apparaît également dans des recueils collectifs. Retrouvez d'autres poèmes et une interview de Mohamed El-Ouahed. 

 

 

Magali Duru

 

PETITS BONHEURS À DEGUSTER LES PIEDS MOUILLES

 

 

Il a plu, cette nuit.

 

 

L’aube glisse

Un doigt humide

Sur l’échine du jardin

 

 

Culbuté par l’orage,

L’arum chapeau de clown

                              Débite

                              Trois gouttes

                          A la fois

 

Dans la flaque

Un arc-en ciel de poche s’irise.

 

Brusque, une ondée sur mon cou.

Caresse glacée du lilas

 

 

Furieuse

 D’être parquée à l’horizon

Par les nimbo-stratus de la prochaine averse

L’aurore au nez rouge

Pleurniche

 

On reconnaît la griffe de Magali Duru apposée à ces différents textes : récits, nouvelles, poèmes. Lauréate du concours d'écriture du "Festival Blues sur Seine 2003", vous pouvez lire sa nouvelle primée, intitulée « Georgia », ici.

 

 

Illustration : Nicolas Rosanbo

 

 

 

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Francis Boumda

*

C’est toi et c’est moi

Ce cœur noir

truffé de bonté

comme la rose belle

parfumée et érigée

d’épines tendres :

Tesson de sourire croustillant

à l’embrasure des

lèvres en dents de scie

 

 

*

 

 

Jeune poète du Cameroun, Francis Boumda ouvre les portes de la francophonie poétique.

 

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Claude Lugon

 

MYSTIQUE NOTRE

 

Mystique, la vision intrinsèque

de l’esthète, quand celui-ci découvre

une corrélation avec les temps les plus reculés.

 

Il a cherché

et cherche encore.

 

Dans l’âme bleue

d’une société trépidante

se meut un reptile biblique.

 

Il reste tant à savoir

 

nous mèneront

ces pas ?

 

Avancer, avancer et crier dans la nuit froide

ton espoir se fonde à mes mains

pour que demain soit le nôtre.

 

Illumination

flashs colorés et troublants.

 

Mystique de ressentir l’évolution des machines

l’homme les a créées et elles s’approchent de nous.

 

Quelque chose vient de se pencher sur nos visages,

 

Puis elle pénètre  lentement

notre cerveau

en laissant des traces suspectes

 

mystique nôtre.

 

 

Poète suisse, né en 1973,  d’abord musicien et parolier du groupe Sadness, Claude Lugon se tourne ensuite vers la poésie. Après son premier recueil « Le Vivant et le Mort » publié aux éditions le SAS, aux influences telles que Trakl, Baudelaire, Achmatova, Chappaz, il s’affranchit aujourd’hui des maîtres anciens. Retrouvez d’autres poèmes de Claude Lugon ici.


 

 

 

 

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