Trimestriel
gratuit de poésie contemporaine
N°9
Janvier 2005 – ISSN 1764-7401
Gilles
Bizien
Extrait
du recueil Néantes
1
Doigts,
branches de corail
Vers
l'astre ou l'épaule
Les
paumes appuyées sur l'orbe
Le
Solitaire
S'émerveille
de la désespérance
Dans
l'immobilisme
La
lumière s'attache aux sutures des aubes.
2
Limpidité
Le
souffle; le sable
Ma
main sur la roche et les transparences
Dormir
Peut-être
Sous
tes chansons resplendissantes
Quand
je ferme les yeux
Dans
mes veines roule
L'azur
En
perles suaves
Les
paumes guidantes du vent
Sont
des talismans
Dormir
Peut-être
Sous
tes chansons resplendissantes
Loin
des hurlements du vide.
3
A
l' antipode
De
l'astre
et
sombre
Le
gouffre sur la poitrine
Un
fil d'étoile
Pour
nouer mes cheveux
Sinon
une planète étincelante
Qu'est-ce
qui s'accroche
Au
trapèze du vide?
Les
yeux faits de coraux
Se
jeter dans la spirale
Un
goût d'océan dans la bouche.
Retrouvez la poésie de Gilles
Bizien
http://www.lescarnetsrouges.com/neantes/
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Charles Bolduc
elle est à quatre pattes
la pauvre
personne n’a jamais pensé lui apprendre à marcher
elle est à quatre pattes de chaise
et des barreaux
des barreaux elle en a plein le dos
elle aimerait bien marcher
la pauvre
lever ses deux petites pattes d’en avant
et faire comme nous
pour aller
dans un ultime effort
enfin
s’asseoir un instant
Rédacteur en chef de la revue d'essai et de création littéraire "le lapsus" depuis deux ans, Charles Bolduc plante sa griffe délinquante et sans compromis dans le paysage littéraire québécois. Après des études universitaires partagées entre Québec et Lyon, il se demande s'il ne serait pas mieux de compléter son tour du monde, plutôt que de se lancer dans une maîtrise plus ou moins stérile sur la subversion dans le récit québécois contemporain.
***
Evelyne
André-Guidici
Si
je suis
Hors
de moi,
J’existe.
L’extérieur
me nourrit de l’écorce au noyau
Et
la périphérie mûrit sous les regards
Des
autres.
La
propension aux basses
Pressions
Me
plie et me retourne.
Coriolis
esseulé, je tourbillonne court.
L’égocentre
est un œil qui s’ouvre sur lui-même
Et
grossit.
Les
énergies se plient sous le fléau d’un vent
Il
souffle de l’orbite où tourne une fillette
Ella
attend dans le calme
D’un
typhon cérébral
Un
signal en spirale
Une
tige spinale
S’entortille
A
faire mal.
Solitude
cyclonique.
***
Loyan
N’attends
rien de l’ordre du monde
crée
ta nostalgie
sois
de décadence
tu
n’as pas à vivre entouré d’humains
vivre
avec soi tient déjà du parcours étoilé
absorbe,
relâche
puise,
extrais
retranche
le
dédale entre toi et l’extérieur
parcours-le
crée
les conditions de ton Grand Jeu
surgis
de ce morcellement entier, tel qu’en toi-même le paradoxe te change
saisis
saisis déprends
désapprends,
déréliction
élis
désigne
Nomme
Modèle
glaise
XXX
Le
grand fond
est
là, face à toi
ces
nervures
tramées
par le soleil
déclinant
te
penser ramifié,
renaissant
par
cycles
en
prise libre
avec
les éléments environnants
se
recomposer
nervuré
le
grand fond s’atteint de son vivant
dans
la perpendiculaire d’une certaine lumière
Loyan :
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Film sur coke,
Naples mourant à Milan,
Fin de semaine,
Il faut repartir autrement.
Dernière heure,
Une heure du matin,
Charnels ou personnels,
Derniers efforts,
Dernières impressions,
Dernières sensations.
Le soleil brillant dans leurs yeux,
Les Italiennes sont rhabillées,
Fin de semaine,
Devant l'espérance
De lendemains différents,
De grands lendemains.
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